Papy blues (Grand format)

Papy blues « Tu vas voir, mon petit vieux, ce que je vais en faire de ton blues. Je vais tirer des larmes de tes yeux bleus. Je vais te sonner. Je vais te prendre à l'estomac et te couper le souffle. Ton blues ne t'appartient plus, il t'a quitté pour mener sa propre vie. Je vais le porter loin, tu peux me croire, et il te survivra. Je l'appellerai : " La route est longue. " Le blues du vieil homme qui marchait sur la route dans le soleil, qui avait tout perdu, même sa tête. L'homme sans nom. Le vieux de nulle part et qui n'allait nulle part. Mon ange gardien ridé, mon vieux papa. Tu vas voir ce que je vais en faire de ton blues. Tu peux t'arrêter ici ou là, pour toujours, lui continuera, très loin. Tu as semé sa graine dans les tripes d'une belle fille paumée et solitaire, je vais te le faire pousser. Qu'il fleurisse pour tous ceux qui en ont besoin. " La route est longue. " Parce que tu m'as rendu visite alors que j'étais seule, parce que tu m'as redonné espoir alors que j'étais en panne sur le bas-côté de la vie. La route est longue. De la liberté qu'on ne trouve jamais. Demain au levant Je repartirai. »