© Élodie Grégoire

Dans ce roman, vous parvenez à passionner les lecteurs avec les vers de terre. Comment avez-vous fait ?

Les vers de terre sont les grands oubliés de l’histoire littéraire ! Pourtant, il suffit de les observer pour être conquis. Ils sont essentiels à la vie des sols et donc à la vie tout court. Pris tous ensemble, ils pèsent plus lourd que tous les autres animaux terrestres réunis et leur sexualité hermaphrodite est absolument fascinante ! Hélas, le labour profond et les pesticides de l’agriculture moderne les exterminent en masse…

C'est aussi l'histoire de deux hommes préoccupés par le changement climatique. Qui sont-ils ?

Arthur et Kevin sont deux jeunes gens bien de notre époque. Ingénieurs agronomes, ils décident, chacun à sa manière, de partir sauver les vers de terre. Arthur, l’intello, se retrouve néorural dans un petit village normand et se radicalise. Kevin, le gars de la campagne, se lance dans les affaires en créant une « start-up » de vermicompostage. A travers leurs destins respectifs, deux visions de l’écologie se dessinent et s’entrecroisent.

Qu'avez-vous voulu dire sur notre temps dans ce roman ? 

J’ai surtout voulu montrer la complexité des choix qui s’offrent à la nouvelle génération face à la question écologique, en présentant toutes les options possibles, chacune avec ses forces et ses limites. Et j’ai aussi voulu écrire une vraie histoire, un roman à la fois réaliste et plein de rebondissements, traversé d’hésitations et d’ambiguités humaines, trop humaines. Après tout, « homme » ne vient-il pas de « humus » ?