Astérix - Astérix en Lusitanie - n°41 (BD)

L'avis des critiques : un album savoureux qui fait mouche

Les retours critiques saluent unanimement la réussite de ce 41e album. Après un premier essai avec "L'Iris blanc" qui permettait à Fabcaro de trouver ses marques, Astérix en Lusitanie confirme que le scénariste a parfaitement intégré l'univers d'Astérix. "Un album en apesanteur, entre humour, aventure et critique sociale", résume un critique, avant d'ajouter : "Vous allez adorer ce deuxième album signé Fabcaro et Didier Conrad."

Ce qui impressionne particulièrement, c'est l'équilibre entre divertissement et profondeur. L'album ne se contente pas d'aligner les gags : il construit une véritable réflexion sur "les grands échanges commerciaux, la mondialisation, les grands empires industriels" face aux petits artisans. Fabcaro assume pleinement cette dimension : "C'est un petit peu subversif. Mais ce n'est pas un album militant ou rouge, plutôt une photographie du monde contemporain." Cette approche permet à l'histoire de résonner avec notre époque sans jamais verser dans le sermon.

Le choix de la saudade comme fil conducteur constitue une véritable trouvaille. Plutôt que de recycler les clichés habituels sur le Portugal, Fabcaro explore cette mélancolie poétique qui définit la culture lusitanienne. "J'ai voulu prendre le contre-pied parce que l'humour évolue. La saudade, c'était un angle assez bienveillant et surtout dans lequel les Portugais se reconnaissent beaucoup", explique le scénariste. Cette sensibilité mélancolique, loin d'alourdir le récit, devient un ressort comique original et touchant.

Visuellement, Didier Conrad confirme sa maîtrise. Son dessin puissant sert parfaitement le récit, avec un découpage rythmé qui maintient l'attention du début à la fin. La collaboration entre les deux créateurs s'est manifestement améliorée : "Ça marche mieux qu'avant", confirme Conrad. Fabcaro a trouvé son rythme de travail, assumant même "une part d'improvisation" dans son processus créatif plutôt qu'une méthode rigide, ce qui donne à l'album une spontanéité bienvenue.

L'album est décrit comme particulièrement relisible : "Une BD qu'on lit mais surtout qu'on relit. Pour vérifier qu'on n'a rien raté." Les multiples niveaux de lecture, les détails glissés dans les décors, les jeux de mots des noms de personnages (Plusvalus, Pirespès, Nioubiznes...) invitent à revenir sur les planches pour en savourer toutes les subtilités.

Le verdict final ? "Cette nouvelle aventure du plus célèbre des Gaulois de la planète BD est une réussite, savant mélange d'humour, d'aventure et de critique sociale. On en redemande." Un autre critique conclut par un mot portugais parfaitement choisi : "Jubilaçao" (jubilation). Après quelques albums de transition, la série retrouve son équilibre entre héritage et renouvellement, entre tradition et modernité. Un album calibré pour tous les âges, qui prouve que l'esprit de René Goscinny continue de vivre à travers de nouveaux talents.