La chronique des Bridgerton - Tomes 1&2-Édition brochée (Poche)

La Chronique des Bridgerton : retour sur le succès phénoménal de l’œuvre de Julia Quinn

Séduisant plus de 82 millions de foyers, La Chronique des Bridgerton, adaptation de la saga littéraire de Julia Quinn qui nous plonge dans la haute société londonienne du début du XIXe siècle, a fait l'objet d'un engouement inédit et dépassé toutes les attentes du géant Netflix. Mais quelles clés ont permis à l’œuvre de Julia Quinn de connaître le succès mondial incroyable qu’on lui connaît ? Analyse.

©Netflix

La Chronique des Bridgerton, de quoi ça parle ?

Prenant pour cadre la Régence, la série nous plonge au cœur d’une saison dans la haute société londonienne. Elle y fait la chronique du marché du mariage, thématique de l’époque bien souvent exploitée. On y rencontre la famille Bridgerton, ainsi que les Featherington, également largement mis en lumière. Si elle livre un bref portrait de la famille, c’est sur l’aînée de la fratrie, Daphné, que se concentre la première et seule saison actuellement connue du public. Celle qui aura fait tant vibrer les utilisateurs du géant du streaming relate l’histoire d’amour et d’attraction naissante entre Daphné Bridgerton et le sulfureux duc de Hastings, Simon Bassett.

Au-delà du rythme des bals, c’est la voix de la mystérieuse Lady Whistledown qui donne le ton. Visiblement bien au fait de tous les secrets de cette charmante société, cette dernière n’a de cesse d’attiser la curiosité, à commencer par celle de la reine elle-même.

La Chronique des Bridgerton : la série aux performances records de Netflix

Véritable phénomène mondial, l’adaptation de la saga littéraire de Julia Quinn a dépassé toutes les attentes de la plateforme de streaming Netflix et plus encore. Sortie en décembre 2020, la série fait dès son arrivée sur la plateforme une entrée tonitruante. Les compteurs d’audience affichent un total de 82 millions de foyers sur les 28 premiers jours. À savoir que Netflix prend pour référentiel un temps de visionnage minimal de 2 minutes. Le nombre d’heures visionnées sur cette même période avoisine les 625 millions.

Une visibilité record qui permet à la série d’atteindre le sommet des classements dans de nombreux pays. La Chronique des Bridgerton se classe n°1 en France, au Royaume-Uni, mais aussi en Afrique du Sud, en Inde, au Brésil, en Thaïlande et, bien sûr, aux États-Unis. Au total, c’est 83 pays qui placent cette série en tête. L’adaptation télévisée de l’histoire des Bridgerton se hisse ainsi au rang de série Netflix la plus visionnée. Si elle a depuis été détrônée par Squid Game, La Chronique des Bridgerton reste cependant une production aux performances records. Ces données ne concernent que les premières semaines de vie de La Chronique des Bridgerton, il va sans dire que le nombre de personnes à avoir regardé la série est aujourd’hui hautement plus conséquent. Par ailleurs, comme cela arrive parfois, le succès de la production a eu des répercussions sur des domaines moins attendus comme la mode et la beauté. On observe ainsi une hausse de l’intérêt pour les robes empire et les pièces à corset que l’univers de la production aura contribué à remettre au goût du jour.

La Chronique des Bridgerton : les clés du succès de la série : mêlant déjà-vu et innovations, la série Netflix nous livre ses clés.

L’effet Shonda Rimes

Son succès, l’adaptation de La Chronique des Bridgerton le doit avant tout à Shonda Rhimes. La productrice et sa société Shondaland ont en effet grandement contribué au succès de la série Netflix. C’est après avoir brillé à la création des séries Grey's Anatomy, Scandal et Private Practice, que Shonda Rhimes a accepté de rejoindre l’aventure Bridgerton aux côtés du géant du streaming. La productrice émérite a instillé sa vision permettant aux personnages et à la dynamique de la série de prendre la tournure couronnée de succès qu’on leur connaît. Une composante clé qui aura permis à la série de se démarquer.

Un contexte propice au divertissement

Si le contexte seul ne saurait expliquer le succès phénoménal que connaît l’adaptation de la saga littéraire, il n’y est pas non plus étranger. Le contexte sanitaire marqué par la pandémie de covid-19 s’est révélé propice au visionnage de séries à l’image de La Chronique des Bridgerton. Dans un contexte d’isolement, où le manque de lien et d’échappatoire peut se faire pesant, l’envie de se divertir se fait plus pressante. S’imposant comme le parfait filon d’évasion aux yeux du public, La Chronique des Bridgerton a permis de répondre à ce besoin de circonstance. D’autres productions de la plateforme ont également bénéficié de ce regain d’intérêt.

Une esthétique soignée

À cela s’ajoute une esthétique parfaitement léchée, caractéristique des productions Netflix. Décors somptueux, cadrage et lumière millimétrés... Outre le charme des protagonistes, la série est très agréable à regarder. Autre point clé de l’esthétique de la série : son défilé de costumes. La série se déroulant au XIXe siècle, on y découvre un vestiaire inspirant et coloré. Preuve de son efficacité, l’adaptation de la saga littéraire aura notamment permis de remettre au goût du jour corsets, robes taille empire, babies et capes.

Un format bien calibré

Autre paramètre pleinement maîtrisé par Netflix qui contribue au succès de la série : le format. S’il n’existe pas de règle en la matière et que l’on trouve de tous les formats sur la plateforme, la tendance est tout de même au court pour ce qui est du nombre d’épisodes. Et, La Chronique des Bridgerton ne fait pas exception. La saison 1 de la série sortie en 2020 se compose de huit épisodes, chacun d’une durée d’environ une heure. Ce format, aussi payant qu’attractif, est aujourd’hui largement exploité par Netflix. Il est d’ailleurs un format de référence utilisé pour les mini-séries qui font les beaux jours de la plateforme. Cette scission en 6, 8 ou 10 épisodes apparaît bien loin des séries dramatiques d’antan plus proches des 22 à 24 épisodes par saison. S’il est plus répandu c’est qu’il permet d’éviter les longueurs, apportant ainsi plus de dynamisme et permettant de ne montrer que le meilleur. Qui plus est, ce format est aussi bien moins engageant qu’un modèle à rallonge puisque finalement l’utilisateur n’a que peu à perdre à regarder la série, celle-ci occupant un délai relativement réduit. Voilà encore une bonne raison de donner sa chance à la série !

La saga qui réinvente la romance historique

Vous pensiez les histoires d’amour réservées à un public exclusivement féminin ? Il faut croire que les apparences sont trompeuses. Trop longtemps, les histoires injustement attribuées à un public féminin sont restées dans l’ombre, les producteurs pensant à tort qu’ils ne seraient pas suffisamment lucratifs car trop restreints en termes d’audience. Si elle n’est pas la seule, l’adaptation des aventures de la famille Bridgerton est la preuve que tout le monde peut se retrouver dans la romance, hommes comme femmes. Plus qu’une banale romance à l’eau de rose, La Chronique des Bridgerton est une version revisitée d’une romance à la Jane Austen. Empreinte de diversité, de féminisme et de modernité, cette adaptation renouvelle le genre. Si on peut lui reprocher ses anachronismes, c’est bien de là que vient la force de l’œuvre de Julia Quinn. On ne compte plus seulement des amours prudes, comme cela a été beaucoup fait sur cette époque. La série ose, et n’hésite pas à jouer la carte d’un érotisme assumé qui ne manque pas son public et détonne pour une série du genre. En mixant l’aspect historique, la romance façon Jane Austen et un ton à la Gossip Girl avec la narration signée Lady Whistledown, La Chronique des Bridgerton se trouve au carrefour des genres. Une manière bien pensée de croiser les publics et de se démarquer.

Une époque lointaine finalement bien ancrée dans l’actualité

Dans cette romance à la Jane Austen, Julia Quinn instille une bonne dose de modernité. Si elle prend pour cadre la Régence, la série ne nous semble finalement pas si lointaine. On y retrouve ainsi l’ancrage moderne des séries Netflix. Et ce, en particulier chez les protagonistes. Le choix des héroïnes nous sort notamment du joug du patriarche mille fois rejoué et limitant. Si le marché du mariage dépeint est tout de même contraint par le système patriarcal que l’on ne pouvait ignorer à l’époque, ce dernier se fait moins pesant, et les personnages féminins sont davantage libres de s’exprimer. Plus que des personnages non plus effacés mais forts, c’est la place accordée au regard féminin qui fait la différence. En effet, ce female gaze* apporte une teneur nouvelle et plus proche de la réalité aux scènes d’intimité. Ce qui fait la modernité, c’est aussi la diversité apparente du casting. Pour une fois, la série historique ne se résume pas à un public exclusivement blanc, et c’est tant mieux ! Cette volonté d’inclusivité est également une façon pour la série Netflix de toucher un public large. C’est finalement en se montrant davantage progressive, et plus encore en comparaison avec l’époque traitée, que La Chronique des Bridgerton sort du lot.

*regard féminin

© Roberto Filho

La success story de Julia Quinn

La diffusion de son œuvre sur le petit écran aura, sans surprise, donné un second souffle aux livres de Julia Quinn. Ainsi, alors que le premier tome de la saga littéraire a vu le jour en 2000, c’est finalement 20 ans plus tard qu’il fait vraiment parler de lui. Plus que le premier tome, c’est l’ensemble de la collection qui s’est hissé au sommet récemment. Si les ventes de l’auteur vont crescendo, elles n’ont jamais vraiment été au point mort. Julia Quinn a en effet une liste impressionnante d’ouvrages à son actif. Prolifique, l’autrice qui s’orientait initialement vers des études de médecine, a publié une trentaine de livres. Loin de se résumer à La Chronique des Bridgerton, sa bibliographie compte également d’autres séries comme Le Quartet des Smythe-Smith ou Les Rokesby. Ses livres, écoulés aux États-Unis à plus de 10 millions d’exemplaires, ont été traduits en 37 langues, étendant ainsi le succès de l’écrivaine. Revenant régulièrement dans la liste des best-sellers du New York Times, ses ouvrages lui ont notamment permis de se distinguer aux RITA Awards. Ce titre envié qui vient récompenser les meilleures romances historiques a par 3 fois couronné l’œuvre de Julia Quinn.

Que lire en attendant la suite de La Chronique des Bridgerton ?

La nouvelle ne vous a certainement pas échappé : la suite de la série a bel et bien été confirmée, avec une saison 2 prévue pour le 25 mars 2022 sur la plateforme. La série étant inspirée des livres, on ne s’étonnera pas de la voir suivre la même trame que celle de la saga de Julia Quinn. Celle-ci fonctionne par arc, chacun se concentrant sur un personnage différent. Si le tome 1 mettait en avant la relation entre Daphné Bridgerton et le duc de Hastings, le tome 2 et donc la saison 2 s’axeront sur les amours d’Anthony Bridgerton.

Vous trouvez que le temps se fait long ? Voici quelques lots de consolation pour rendre l’attente de la diffusion de la deuxième saison plus agréable. 

La Chronique des Bridgerton : Plus que l’adaptation, que diriez-vous de découvrir l’œuvre originale ?

Plus riche en subtilités et détails, la collection de Julia Quinn vaut le détour et vous permettra même de connaître la suite de la pépite Netflix avant l’heure. Le neuvième tome de la série est d’ailleurs sorti courant janvier 2022.

Les Rokesby : Autre chronique à succès de l’autrice, celle des Rokesby pourrait bien être votre prochaine grande découverte. Sorte de préquel à la saga littéraire, Les Rokesby porte cette fois sur l’histoire des voisins de la famille Bridgerton. Si on y rencontre de nouveaux personnages comme Sybilla Bridgerton et Edward Rokesby, on y croise également les jeunes Anthony, Colin et Benedict Bridgerton. Une occasion inédite d’en apprendre davantage sur l’univers de La Chronique des Bridgerton et ses protagonistes. Également toujours en cours de rédaction, la série qui a déjà sorti ses premiers tomes, réserve de belles surprises.

L’écrivaine ayant écrit une trentaine d’ouvrages, son œuvre est vaste en langue originale. Actuellement majoritairement indisponibles en livre papier, nul doute que les éditions J'ai Lu les rééditeront dans les prochains mois. En attendant, vous pouvez toujours découvrir en format numérique Les deux ducs de Wyndham ou encore Le quartet des Smythe-Smith. 

L’œuvre de Jane Austen : Sinon, vous pouvez toujours replonger dans les ouvrages de la référence de la romance historique, Jane Austen. Orgueil et Préjugés, Emma, Raison et Sentiments, Persuasion... Vous n’avez que l’embarras du choix.

Bonne lecture !